Les mariées de sang

La salle était immense, et avait un décor à la fois sobre et raffiné. Dans la soirée allait se dérouler un défilé d’une des plus grandes marques de robes de mariée. Les mannequins étaient en train de se coiffer et de se maquiller. Les sièges étaient déjà en train de se remplir. Il ne restait plus qu’une ou deux heures avant qu’il ne commence.

Sur le toit du bâtiment d’en face, il observait, avec ses jumelles,les préparatifs en cours sur le podium et les gens qui commençait à s’asseoir. Il eut un froid sourire. Quand il pensait aux robes de mariée, il revoyait le jour où sa mère s’était remariée. Ce jour-là, après la cérémonie de mariage, sa mère l’avait emmené près d’une rivière pour “regarder les poissons”. Alors qu’il s’était légèrement penché, elle l’avait poussé dans l’eau. Il avait voulu crier pour l’appeler, pour qu’elle vienne le chercher……. Mais quand il avait relevé le visage vers elle, il avait pu voir ses yeux….. d’une froideur indescriptible. Elle s’était retournée faisant tournoyer sa robe blanche et était partie, le laissant se faire emporter par le courant. Il n’avait que cinq ans.

Le défilé avait commencé depuis un moment, plusieurs mannequins étaient en train de s’aligner à l’horizontale sur le podium pour mieux faire admirer les différentes robes.

Il posa lentement ses jumelles sur le sol, Il avait tout préparé. Il sauta dans le vide retenu à une corde qu’il avait accroché sur le toit de l’immeuble. Il pu se hisser au rebord d’une des fenêtre de la salle du défilé. Il enleva la corde puis jeta un objet en direction de la fenêtre la faisant voler en éclats. Les gens commencèrent à crier, paniqués, ils essayèrent de s’enfuir par la porte de sortie. Il était armé, prenant tout son temps, il s’avança dans la pièce puis monta sur le podium. Il leva sa main tenant l’arme puis appuya lentement sur la détente. Faisant s’écrouler un par un les mannequins. Il eut un rire qui résonna dans la salle, un rire hystérique qui fit froid dans le dos. Ce n’était plus lui qui luttait contre le courant de l’eau, c’était les mariées qui, désormais, gisaient dans une rivière de sang.

L.M

(Merci de ne pas copier ou utiliser ce texte sans mon accord.)